2ème jour : l'image, le son et le goût de New York

La première nuit a été courte et un peu agitée... Pas la faute à la literie excellente, pas la faute au jet-lag finalement plutôt maitrisé, plutôt la faute à l'excitation et l'impatience qui m'habitent depuis que j'ai posé mes pieds sur le sol New Yorkais ! Comment voulez vous que je trouve le sommeil dans la ville qui ne dors jamais ?! Allez, il est enfin 7h15, une heure décente pour se lever ! Direction  le petit-déjeuner avec mon premier bagel tartiné de philadelphia cream cheese, j'adore !

On ne s'attarde pas trop sur le buffet gargantuesque proposé, on a encore pleins de breakfast à faire pour tout goûter et puis le métro New Yorkais nous attends. Comme tout migrants, on a décidé de commencer notre visite de la ville par le commencement : direction Liberty et Ellis Island. On se trompe un petit peu dans le métro... grrrr on est pas encore tout à fait New Yorkais, mais on arrive finalement sans trop de problèmes à Battery Park. On fait la queue pour récupérer nos tickets, les 2 New York city pass commandés à l'avance sur Internet en prévision de notre venue et qui nous permettront de visiter les principaux spots de la ville sans faire la queue, ou presque.
City pass récupérés, on fait la queue pour accéder au ferry... en passant par la case contrôle de sécurité. Ici on rigole pas, c'est le même contrôle qu'à l'aéroport : on enlève ceintures, vestes et chaussures. Curieuse impression que touriste rime avec terrorisme quand il faut se déchausser pour aller visiter Dame Liberté... mais bon on est pas loin de feu les twin towers et donc Ground Zero alors, soit !
Embarquement en masse dans le ferry et débarquement en masse sur Liberty Island, au pied de la fameuse statue. J'ai besoin de grand air, de vue... de liberté en somme, alors on décide de faire l'impasse sur la visite du pied de la Lady pour profiter pleinement de l'ile et de la belle de l'extérieure... C'est aussi notre première vue sur la Skyline de Manhattan !

Après un tour de l'ile, on réembarque sur le ferry, beaucoup plus vide pour rejoindre Ellis Island où nous nous appretons à vivre, audio guide à la clef, le parcours des immigrés. L'émotion est présente dans ce batiment qui a vu défiler une grande partie des ancêtres des américains d'aujourd'hui. J'ai une curieuse sensation en entrant dans l'immense salle d'enregistrement où s'entassaient jadis les aspirants au rêve américain : en fait cela me rappelle l'attroupement de ce matin dans la tente d'attente pour embarquer sur le bateau, portiques de sécurité en moins !

Après la visite, on attend le bateau qui nous ramènera à Manhattan au soleil. Quand on remet les pieds à Battery Park, il est midi, les estomacs commencent à crier famine et on a envie de goûter à l'ailleurs. Le déjeuner sera à Chinatown. Avant cela on traverse Wall Street : les costumes cravates déjeunent sur le pouce dans la rue.
On s'installe dans le restau repéré, on nous sert directement une pleine théière de thé au jasmin. Parfait pour se désaltérer le temps d'étudier la carte interminable. Choix difficile, j'ai envie de tout goûter, mais le serveur ne nous en laissera pas l'occasion. Après avoir énoncé quelques hors d'oeuvres et plats il déclare « that's enough » (c'est assez) et s'en va... OK ! C'est du jamais vu pour moi ! Mais, il connait son affaire et il a tout à fait raison, c'est plus qu'assez. A New York tout est plus grand, les proportions des plats ne font pas exception. Les raviolis frits font deux fois la taille de ceux dont on a l'habitude et servis par huit. On fait cependant honneur en finissant tout ou presque.

Le ventre bien rempli on repart arpenter Canal Street à la recherche des premiers achats. On croise Little Italy, en plein milieu de Chinatown, les escaliers de secours sur les façades d'immeubles me rappellent West Side Story. : c'est le melting pot des quartiers. Il est déjà 16h30, à force de boutiques et de foules, j'ai un peu le tournis et on est épuisé. Retour dans notre chambre, notre havre de paix pour une bonne douche et un petit repos, nécessaire pour mes pieds, surtout que la soirée s'annonce chargée.

18h, on se presse pour repartir, à nouveau en métro, downtown, pour rejoindre le City Hall, la mairie de New York, qui n'arrive même pas à me rappeler mon employeur. Faut dire qu'on est ici pour une bonne raison : c'est du City Hall qu'on accède au célèbre Brooklyn Bridge.

On commence à traverser le pont sous le soleil couchant, puis entre chien et loup... on prend notre temps, des photos, comme tous les touristes. Les New Yorkais, eux, foncent à vélo ou marchent vite...

Une fois arrivé à Brooklyn, on se pose dans un des deux parcs situés au pied du pont, au bord de l'East river pour voir la nuit drapée Manhattan de son obscurité et les lumières des buildings s'allumer.

Il suffit d'ouvrir grand les yeux pour laisser la magie s'opérer : Skyline éblouie moi.

Quiconque sait que je ne suis pas de nature très calme et que rester inactive est pour moi souvent synonyme de calvaire, alors me croirez vous quand vous avouerai que, assise sur les rochers, bercée par le clapotis de l'eau et les vrombissements des trains, je suis restée hypnotisée (et statique) pendant 45 minutes, les yeux écarquillés. Magie de New York, petite miracle de la vie, immobile et silencieuse, je vis un vrai moment de bonheur, rare et précieux, un de ceux dont on se se souvient longtemps.

Retour à Manhattan, pedibus, via Brooklyn Bridge bien sûr, version de nuit cette fois ci. Wouaouh !
Le métro nous ramène jusqu'à Colombus Circle où ce soir, comme une vrai New Yorkaise, j'ai réservé une table sur opentable.com pour diner. Ce soir, on ne nourrit pas que nos estomacs, on nourrit nos oreilles : c'est Jazz au Dizzi's Club. Jolie vu, du 5e étage, sur les buildings de l'autre côté de Central Park, musique envoutante... dans l'assiette le goût n'est pas forcément au rendez-vous mais on s'en fiche un peu. Je suis à New York et j'y suis bien.